Librement inspiré de la vie de Niki de Saint Phalle. En création…

1930, proche de Paris, dans le bureau d’un médecin généraliste transformé à la va-vite en salle d’accouchement. 

JACQUELINE (finissant d’accoucher) : Très bien ! (elle se renverse de l’eau sur la figure) Il faut me rendre au plus vite auprès d’André, je ne voudrais pas que les gens jacassent autour de mon absence….
LE MEDECIN : Mieux vaut ne pas…
JACQUELINE : Pouvez vous me ranger ce… et… bien me remettre… en ordre de marche, André m’attend.
LE MEDECIN : Je suis navré qu’il…
JACQUELINE : Fréquente une autre femme oui merci…
LE MEDECIN : Non qu’il n’ait pas fait le déplac..
JACQUELINE (prenant son bébé dans un couffin qu’elle cale sous son bras) : Merveille… ! Je dois malheureusement presser mon départ, il me faut rejoindre André maintenant… (elle croise son reflet) Mais je ne peux pas sortir dans un état pareil, que vont dire les gens ? (elle s’évanouit quelques secondes, le médecin rattrape le couffin in extremis, elle se relève très vite et fait l’air de rien)
LE MEDECIN : Vous devriez vous reposer, vous n’êtes pas dans votre état norm…
JACQUELINE : Je vous remercie pour vos gentils conseils,  je dois prendre un bateau, ceci risque de m’encombrer. (elle enlève la perfusion) J’ai l’air plus en forme ! (tentant de se recoiffer) Je n’ai plus assez de poudre alors je porte des coiffures, cela ombre mes yeux : les gens se concentrent sur l’ombre et ne voient plus les ténèbres. (prenant le couffin et partant) Merveille…! Je vous remercie c’est bien la moindre des choses. Nous vous inviterons à dîner bientôt… enfin je ne sais pas… si vous repensez à tout ça après mon dieu NON ! C’est oublié ! Pour vous aussi c’est oublié. Je suis navrée, nous ne dinerons pas ensemble, dans le doute, nous stoppons tout net, c’était mon intimité et vous l’avez partagé de trop, en toute innocence j’entends bien et sous mon impulsion c’est vrai, vous avez gentiment rendu service… mais VOUS M’AVEZ VU… n’y pensez plus ! Adieu, c’est mieux pour l’enfant.